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Mythes et réalités

Le suicide est un sujet qui touche les valeurs de chacun de nous.  Voici les mythes et réalités sur le suicide les plus répandus.  Il se peut que les réponses à certaines affirmations viennent bousculer vos croyances personnelles.

N'hésitez pas à contacter le Centre de prévention du suicide d'Abitibi-Ouest si vous avez besoin d'information additionnelle au 819-339-3356.

 
Les personnes suicidaires sont absolument décidées à mourir?
Faux, la personne suicidaire veut cesser de souffrir et non arrêter de vivre. En fait, la personne suicidaire est ambivalente quant à son désir de vivre et à son impossibilité à continuer de souffrir. Comprendre cette ambivalence et s'en servir pour trouver une solution porteuse d'espoir est une façon positive d'intervenir qui est accessible à tous.
Plusieurs indices indiquent la présence d'une crise suicidaire?
Vrai, la plupart des personnes donnent des signes de leurs intentions suicidaires. Malheureusement, ces messages ne sont pas toujours captés même s'ils sont souvent l’indice d'un état de crise, une façon de demander de l'aide ou un cri d’alarme. Ces signes peuvent être verbaux ou non verbaux.
Il faut être courageux ou lâche pour se suicider?
Faux, quand on pense au courage et à la lâcheté, on pense en termes de choix et l’on projette notre propre conception du suicide sur l’autre. Or, une personne ne se suicide pas par choix, mais par impression d’un manque de choix : lorsque sa vie lui est insupportable, qu'elle a atteint sa limite de tolérance face à sa souffrance et qu'elle ne voit plus d'autres façons d’arrêter de souffrir. La personne suicidaire n'y voit là ni courage ni lâcheté ; ce sont les autres qui posent ce jugement.
Lorsqu'il y a un suicide dans une famille, les membres de la famille deviennent plus à risque?
Vrai, sans entrer dans le débat des causes biopsychosociales du suicide, il est important de souligner que la crédibilité octroyée aux comportements des proches peut induire l’imitation du geste. Ainsi, un suicide ou une tentative de suicide au sein d’une famille peut être perçu par les autres membres comme une façon possible de résoudre ses problèmes.
Parler du suicide encourage le passage à l’acte?
Faux, le suicide est un sujet dérangeant dont on parle difficilement. Pourtant, c'est en parlant du suicide qu'on peut démythifier ce sujet et parvenir à aider une personne suicidaire. Demander directement si une personne songe au suicide, ce n'est pas lui suggérer l’idée, mais lui ouvrir la porte à l’expression de sa souffrance. Parler du suicide, oui, mais pas n’importe comment ! On doit éviter de banaliser le sujet, de mettre au défi une personne de se suicider ou de louanger quelqu’un qui s’est suicidé en qualifiant son geste d’héroïque. Il faut aussi faire attention à la médiatisation entourant le suicide, qui peut créer un effet d’entraînement.
Le suicide se produit sans avertissement?
Faux, le geste suicidaire n’est pas spontané. Il est l’aboutissement d’un processus qui comprend le développement des idées suicidaires ainsi que la fixation sur ces idées jusqu’à l’élaboration d’un plan précis. Durant ce processus, la personne suicidaire émet différents messages et signaux. En fait, la majorité des personnes manifestent leur désespoir avant de passer à l’acte. On doit noter cependant que chez les adolescents et les personnes de nature impulsive, ce processus peut parfois être réduit dans sa durée.
L’amélioration à la suite d’une crise signifie que le danger est passé?
Faux, il se peut qu’une personne en crise suicidaire semble momentanément soulagée et paraisse de bonne humeur, mais cela ne signifie pas que le danger est passé. Au contraire, une amélioration soudaine dans un processus suicidaire peut indiquer une urgence élevée. Soit que la personne ait décidé de montrer des signes de mieux-être pour rassurer son entourage, soit que, sentant sa souffrance tirer à sa fin, elle ressente un réel soulagement. Il faut être très vigilant, car certains suicides se produisent dans les quelques jours, semaines ou mois suivant une amélioration subite. Il faut tenter de vérifier quels sont les dénouements favorables à l’origine de ce changement de comportement.
Toute personne suicidaire paraît déprimée?
Faux, bien que la personne suicidaire soit la plupart du temps en période dépressive, toutes ne présentent pas nécessairement des signes de dépression. Les manifestations de la détresse peuvent être différentes d’une personne à l’autre. Certains comportements peuvent même être trompeurs et cacher une grande tristesse et des pensées suicidaires.
On peut aider une personne suicidaire sans être un professionnel dans le domaine du suicide?
Vrai, au quotidien, dans ses relations avec son entourage, chaque personne peut aider un proche confronté à la souffrance, avec les moyens dont elle dispose et en respectant ses limites. Savoir reconnaître les signes avant-coureurs, ouvrir le dialogue et trouver des solutions satisfaisantes pour la personne sont des façons de soutenir un proche. Avec de l’ouverture, de la compréhension et de l’entraide, il est possible d’éviter que soit posé un geste irrémédiable. Cependant, en matière d’aide à une personne suicidaire, qu’il s’agisse d’un professionnel ou d’un proche, la même règle s’applique : on ne doit jamais rester seul avec le problème ; il faut absolument se faire aider.
Parfois, les personnes qui menacent de se suicider veulent attirer l’attention ou manipuler?
Faux, il faut toujours prendre les menaces de suicide au sérieux ; elles sont toujours des appels à l’aide. On doit aussi faire attention aux menaces à répétition et à celles qui s’étendent sur une longue période de temps. La répétition du message peut avoir l’effet de l’homme qui criait au loup, c’est-à-dire désensibiliser l’entourage face à l’importance de la situation. Quant à l’impression d’être manipulé, ce sentiment peut refléter l'état intérieur de la personne qui reçoit le message et non l’intention consciente de la personne en détresse. On doit demeurer vigilant face à tout comportement suicidaire car, si la personne ne perçoit pas de changement à sa situation, son désespoir risque de s’accroître et elle peut adopter des conduites de plus en plus dangereuses.